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L’agrivoltaïsme : du nouveau sous le soleil

28/12/2023

Combiner production d’énergie solaire et exploitation agricole. Tel est le principe de l’agrivoltaïsme. Concrètement, il s’agit d’installer des panneaux photovoltaïques au-dessus d’une activité agricole (animaux en pâture, vergers, maraichage etc.)… avec, à la clé, de nombreux avantages.

 

Le contexte : une réglementation accélérée par l’urgence climatique

Mode de production d’énergie solaire en plein essor, l’agrivoltaïsme s’inscrit dans un contexte où l’urgence climatique fait du développement des énergies renouvelables en France une priorité majeure, renforcée par la loi d’accélération votée début 2023. La programmation pluriannuelle de l’énergie (ou PPE), outil de mise en œuvre qui couvre une période de cinq ans (2023-2028), vise à réduire de 40 % les émissions de CO2 entre 1990 et 2030 pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Autre objectif : parvenir à 40 % d’EnR dans le mix énergétique d’ici à 2030, contre 20 % actuellement.

L’enjeu : trouver du foncier disponible

Aujourd’hui, le solaire ne représente que 2 % de la production énergétique totale et plus de 10 % de la production d’énergies renouvelables, mais sa progression est constante. Elle est notamment favorisée par plusieurs facteurs : une baisse des coûts d’installation, des conditions de rachat diversifiées et attractives, et par ses avantages spécifiques – elle reste l’énergie la moins chère à produire, la mieux acceptée quant à ses installations et la plus rapide à déployer.

Le principal enjeu de la production photovoltaïque porte sur les emplacements à trouver tels que toitures, parkings… Mais d’autres voies se sont ouvertes, parmi lesquelles celles des exploitations agricoles, que celles-ci pratiquent cultures ou élevage.

De multiples bénéfices pour l’agriculture

L’agrivoltaïsme consiste à organiser la coexistence des activités agricoles et énergétiques sur une exploitation afin que l’agriculteur puisse bénéficier, à la fois, d’un complément de revenus mais aussi des bénéfices apportés par les installations photovoltaïques elles-mêmes : fixées à quatre mètres de hauteur, elles assurent une protection contre les aléas climatiques (grêle, fortes intempéries) et les stress hydriques et thermiques, une réduction significative des consommations d’eau, l’amélioration du bien-être animal, notamment en périodes de fortes chaleurs.

Pour l’agriculture française, qui est au premier rang des acteurs concernés par les défis qu’impose le changement climatique, de tels avantages constituent des réponses évidentes à des saisons de plus en plus sèches et chaudes, générant de fortes baisses de rendement et des consommations d’eau toujours plus élevées dans un contexte de ressource qui s’appauvrit.

Une filière en devenir

L’énergie produite est entièrement revendue. Jusqu’à récemment, elle était exclusivement destinée au réseau national mais le cadre évolue et les interlocuteurs aussi. Aujourd’hui, les agriculteurs peuvent avoir comme clients des industriels, des collectivités territoriales, ou encore des coopératives agricoles.

Appelé à un fort développement sur l’ensemble du territoire français, l’agrivoltaïsme se structure en filière. Désormais, les agriculteurs peuvent s’entourer de partenaires experts pour calibrer au mieux leurs installations, déléguer les démarches administratives d’une grande complexité et financer leurs projets.

Liens utiles :

https://www.ademe.fr/

https://france-agrivoltaisme.org/

 

 

Un décret pour encadrer les projets d’agrivoltaïsme 

 

Le gouvernement a publié le 8 avril 2024 un décret relatif au développement de l’agrivoltaïsme et aux conditions d’implantation des installations photovoltaïques sur terrains agricoles. Il répond aux craintes émises au sein du monde agricole de voir privilégier la production d’énergie au détriment de la production agricole. En réponse à ces craintes, des garde-fous ont été prévus : ainsi, l’indicateur de rendement agronomique (impacté par l’emprise au sol des panneaux) ne devra pas baisser de plus de 10%. Par ailleurs, ces projets doivent rendre « quatre services » aux agriculteurs : veiller à œuvrer au bien-être animal, aider à lutter contre le dérèglement climatique, protéger les cultures en cas d’intempéries et même, dans certains cas, permettre d’augmenter les rendements. Enfin, le taux de couverture d’un champ par des panneaux solaires ne devra pas excéder, dans la plupart des cas, 40% maximum.

 

 

Le chiffre : En 2022, l’Ademe dénombrait 167 projets identifiés pour 1,3 GW.

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