Cette odyssée, initiée par le Groupe Crédit Agricole, vise à rencontrer les femmes et les hommes qui sont au cœur des transitions environnementales et sociales dans nos territoires. Notre siège entièrement réarchitecturé en 2023, Terralumia, a été le cadre idéal pour aborder le thème « Habitons demain » avec des acteurs inspirants.
Première étape, le 2 juillet dans la Métropole de Lyon, un territoire qui a su développer un véritable écosystème économique où le Crédit Agricole Centre-Est agit comme un « tisseur de liens ».
C’est dans ce cadre exceptionnel qu’a démarré la première étape des Routes des Transitions. Installé depuis 1987, le siège du Crédit Agricole Centre-Est, situé à Champagne-au-Mont-d’Or, près de Lyon, a fait peau neuve en 2023. Au lieu de détruire, il a été décidé de « réarchitecturer » les bâtiments pour les rendre plus performants sur le plan énergétique, plus lumineux et ouverts sur la nature verdoyante. Le site de 27 000 m2 de bureaux, au cœur d’un parc de 11 hectares, est devenu un lieu de vie qui révolutionne la manière de travailler ensemble. A l’ l’image du « hub », un lieu qui crée du lien.
« Habitons demain »
Si le logement à Lyon est un moteur économique (60% des crédits consacrés au logement) il est aussi facteur d’exclusion.
Inlassablement, Bernard Devert se bat depuis 40 ans pour lutter contre l’exclusion et l’isolement des personnes en difficulté ; il agit en faveur du logement, de l’insertion et de la recréation de liens sociaux. Ancien promoteur immobilier devenu prêtre, le président fondateur du Mouvement Habitat et Humanisme ne boude pas son plaisir quand il évoque L’Escale Solidaire du 6, un lieu d’accueil situé dans le chic 6ème arrondissement de Lyon qui voit passer 80 passagers.
Son bilan tient en un chiffre : 10 000 logements. « Pas de cocorico -précise le partisan de l’économie fraternelle- car il y a encore des dizaines milliers de personnes en souffrance »
Bernard Devert, président fondateur du Mouvement Habitat et Humanisme
« Pour vieillir heureux, vivons ensemble »
Equipés de caméras pour suivre ce tour de France des innovations, des Van Volkswagen électriques nous conduisent à la Maison de Blandine, située à quelques encablures. A bord, sa fondatrice, Blandine de Traverse, nous explique son concept d’alternative à la maison de retraite : un habitat partagé et accompagné pour personnes âgées.
« Confrontée en tant qu’infirmière libérale à l’isolement social, au sentiment d’abandon et d’inutilité des personnes âgées, je rêvais de petits lieux de vie pour les remettre en mouvement, les aider à redevenir vivants. Mes patients me touchent, ils sont tous dotés d’une histoire, d’un savoir, de bagages qui ne demandent qu’à être transmis, valorisés ».
Dans l’une des quatre maisons (bientôt cinq) existantes, Blandine nous fait visiter les espaces communs comme les cuisines où tout le monde met la main à la pâte au moment du repas. « Comme à la maison ». Il règne une ambiance joyeuse autour de Juliette, une jeune voisine bénévole venue partager ses recettes avant de les emmener faire une balade en voiture. L’un des couples de jeunes « habitants » vient faire la bise à Christa, comme si elle était de leur famille.
« On ne s’ennuie pas ici, il n’y pas de routine, le logement, c’est le mouvement ».
« Une coopérative d'habitant.es »
Enfin, le Groupe du 4 Mars nous ouvert les portes de son habitat participatif, un concept fondé sur le collectif et la solidarité.
« Pour nous, l’habitat partagé est une alternative aux modèles classiques. Il permet d’éprouver un autre vivre ensemble, plus solidaire, en phase avec le quartier et la ville. »
13 foyers de coopérateur·ices habitent chacun un appartement dans l’immeuble du Cairn situé en plein coeur de Lyon, dans le quartier de la Croix Rousse.
Des « acteurs inspirants » viennent parler en face à face de leur approche novatrice du logement.
Les dirigeants de Carré d’Or n’ont pas attendu que le mot « durable » soit en vogue. Dés leurs premières réalisations, Alain Dutoit et Nicolas Barbosa, président et directeur général du groupe de promotion immobilière ont intégré la transition écologique dans leurs constructions et rénovations. Symbole, leur siège social est bas carbone et ils ont introduit une notion que l’on entend en plus souvent dans l’alimentation : le circuit court. Depuis 2019, leur label « Carrément hexagonal » leur permet de « bâtir français » et de « construire local » en faisant appel à des fournisseurs de proximité « La route des Transitions ça nous a parlé tout de suite car c’est aussi notre chemin » soulignent ces bâtisseurs engagés.
Autre grand moment de cette journée, la rencontre avec Thierry Roche. Car il n’est pas seulement l’un des pionniers à Lyon de l’architecture environnementale : il est l’inspirateur de Terralumia. « La terre ce sont les racines et l’histoire, la lumière c’est l’innovation. Il m’a fallu traduire matériellement cet esprit à tous les niveaux » dit-il en repensant à cette aventure. Théoricien de la « ville sensible », il a mis au point avec son atelier SenCité une méthodologie qui permet d’établir un « quotient émotionnel » d’un bâtiment afin d’évaluer le bien être de ses occupants.
Thierry Roche, gérant de l'Atelier Thierry Roche & Associés
Après le temps de l’écoute, le temps de l’échange
Pour clore cette journée, un hall du rez-de-chaussée est transformé en agora. Des participants extérieurs mais aussi des salariés affluent pour vivre une « expérience immersive ». Nous retrouvons quelques habitants de la Maison de Blandine dont Mimi, octogénaire ravie de s’exprimer. « Vous allez exposer vos idées », le ton est donné. Dans les ateliers, les idées fusent et sont notées sur des post-it collés sur les tableaux. La mixité sociale par l’habitat, l’accès au logement, le vivre ensemble… les propositions ne manquent pas dans cet exercice de maïeutique. Des consensus sont trouvés, des solutions sont partagées. Un groupe phosphore sur le thème d’un logement à imaginer sur une île.
En un laps de temps, les rapporteurs des groupes présentent le fruit de leurs réflexions.
Au delà des questions techniques, le logement est perçu comme un vecteur du vivre ensemble.
« L’enjeu maintenant est de faire rentrer le bruit de l’extérieur en invitant nos clients citoyens, cette intelligence collective nous nourrit et permet de mieux coller à l’évolution de la société » commente Eric Campos, directeur de l’engagement sociétal. Et de préciser « Il sera intéressant de voir ce que sont les thèmes communs et les sujets spécifiques à chaque territoire. Nous aurons une sorte de portrait social de la France ».
Prochaine étape sur les routes des transitions à Chartres, le 11 juillet 2024 avec le thème proposé par le Crédit Agricole Val de France : « Comment mettre la sobriété au service du développement économique ? »