Une journée dans la peau d’une recruteuse du Crédit Agricole Centre-est

8h04 : arrivée par le parc, je suis réveillée plus tôt que les brebis et je vois déjà les collaborateurs qui font une marche nordique : quel courage. Passage incontournable par le hub café (déjà beaucoup de monde à cette heure matinale) pour prendre un cappuccino-orange pressée et me mettre en énergie.

8h24 : j’ouvre mon ordinateur et je m’attaque au sujet le plus urgent : vérifier les nouvelles candidatures sur tous les outils (emails, Linkedin et autres plateformes de recrutement, mon logiciel RH…). 45 nouveaux CV pour un lundi c’est un bon score !

8h45 : place à la convivialité et retour sur les bancs de l’école avec un café de rencontre en compagnie de la nouvelle promotion de La Pépinière École de Banque. Ils sont 12, tous enthousiastes à l’idée de rejoindre notre entreprise. La Pépinière est notre parcours de formation et d’accompagnement de quarante semaines pour nos conseillers qui débutent leur carrière bancaire. Il y a toujours une bonne ambiance dans ces promos, c’est toujours un moment riche d’enseignements que j’apprécie beaucoup. J’ai déjà hâte de les accompagner pour leur formation.

9h15 : l’heure parfaite pour contacter les candidats et programmer mes entretiens des prochains jours. Je m’attelle à mes préqualifications téléphoniques. Premier appel : ça ne va pas être possible à cause d’un manque de motivation flagrant. Deuxième appel : je suis en lien avec un phobique de la relation qui préfère rester derrière son bureau plutôt qu’être au contact du client : rédhibitoire pour un poste de conseiller de clientèle. Troisième appel : la candidate est pleine d’énergie, avenante, avec de belles valeurs… c’est prometteur, je programme l’entretien !

Ensuite, les relances. Je reprends ma longue liste d’appels en absence (je suis très demandée !).

10h20 : calage sur les nouveaux arrivants avec la chargée d’intégration (« – Qui rentre quand ? » « – Qui passe par La Pépinière ? »). Son rôle à elle est primordial pour garantir un bon accompagnement des nouveaux, de leur intégration à leur titularisation.

10h31 : premier entretien de la journée. La candidate est motivée et pose beaucoup de questions. C’est le moment d’instaurer un climat de confiance et de commencer à distiller notre culture d’entreprise…

11h30 : deuxième entretien. À ma question « – Quel est le domaine dans lequel vous cherchez à vous améliorer ? », le candidat a répondu : « – J’aimerais perfectionner ma recette de cookies au chocolat ! ». Ça ne m’aide pas vraiment, mais je me dis que l’humour peut être aussi un bon critère de sélection.

12h15 : déjeuner avec ma super équipe et place à un moment de détente. On parle voyages, bons plans restaurants, enfants…

13h : troisième entretien avec un candidat qui me rencontre sur sa pause déjeuner.

13h44 : Je passe à l’étape suivante : transmettre les bons profils aux managers qui recrutent dans leurs équipes, avec un compte-rendu pour chaque candidat : son parcours, ses compétences, la disponibilité de la personne, le besoin de passer ou non par notre École de Banque…

15h : point secteur. Cette fois-ci c’est au tour de la Saône-et-Loire Sud. J’alterne chaque semaine pour faire le point sur tous nos départements (Rhône, Ain, Saône-et-Loire, et nord de l’Isère, de la Drôme et de l’Ardèche) avec le directeur ou la directrice : quelles sont les candidatures en cours ? Quels sont les nouveaux besoins ouverts ? Qui sont les candidats pressentis ?…

16h03 : c’est l’heure de la pause-café (ou plutôt de la pause-bonbon oui bon personne n’est parfait).

16h16 : une candidate m’appelle avec beaucoup de questions : « – Comment ma rémunération sera-t-elle répartie mensuellement ? Est-ce que vous accompagnez les formations de pompier volontaire ? ». Je prends ma casquette d’Hermione Granger et je réponds le plus rapidement et clairement possible à toutes ses questions : elle a l’air d’avoir pas mal d’exigences.

17h30 : session bonne nouvelle/mauvaise nouvelle. Je m’occupe des candidats qui ont passé les entretiens. Je les recontacte tous. C’est la partie satisfaisante de mon métier : je contribue à une étape importante de la vie d’un candidat. Et à la signature de la promesse d’embauche, j’ai l’honneur de prévenir la future équipe de l’arrivée de leur nouveau collaborateur. Après avoir mené (telle une Wonder Woman) toutes les étapes précédant l’intégration, c’est le moment que je préfère.

17h54 : Je suis interrompue par l’appel d’un alternant. Il est en reprise d’études et fait face à une baisse de motivation, il veut tout arrêter. Pas de panique ! Je lui rappelle le chemin qu’il a parcouru jusqu’à aujourd’hui, et je lui redemande pourquoi il s’est lancé dans ce projet. Je le recentre sur son objectif : « – Aujourd’hui tu as le moral en berne, mais rappelle-toi où tu veux aller. Tu as déjà fait 70% du travail, il te reste 30%. ». Ce n’est pas toujours simple quand on est en reconversion car la vie personnelle impose plus de contraintes, mais à la fin on se rend compte que ça valait le coup avec le diplôme en poche et autant d’avantages : employabilité, évolution professionnelle, mais avant tout fierté d’avoir réussi… Je suis là pour le lui rappeler. Et quand on raccroche, je me dis que j’aime mon job.

18h05 : fin de journée, les bureaux se vident, le calme s’installe peu à peu. Bilan de la journée : 3 embauches et 1 alternant remotivé. Et surtout tellement de richesse humaine grâce aux personnalités rencontrées, avec des histoires uniques.