Connaissez-vous l’agroécologie ? Cette démarche suscite de plus en plus d’adhésion chez les viticulteurs, en proposant un ensemble de solutions durables afin de répondre aux défis environnementaux. Sébastien Dupré, vigneron dans le Beaujolais*, en est un adepte convaincu.
« L’agroécologie, s’enthousiasme Sébastien Dupré, c’est une manière de ramener de la vie partout, et une façon optimiste de produire pour aujourd’hui et pour demain ! C’est une philosophie de vie et une fierté de transmettre aux futures générations des sols plus vivants qu’on ne les a reçus. »
Le socle de cette démarche consiste à profiter des fonctionnalités offertes par les écosystèmes. Elle les amplifie tout en visant à diminuer les pressions sur l’environnement et à préserver les ressources naturelles. Concrètement, cela se traduit par une panoplie de mesures : réduire au minimum l’utilisation des produits phytosanitaires (ou les supprimer dans le cas des exploitations en agriculture bio) ; développer la biodiversité avec, par exemple, l’implantation de haies et de bandes enherbées, avec l’agroforesterie. Ces éléments naturels vont permettre d’héberger et d’alimenter une faune sauvage diversifiée de pollinisateurs et de prédateurs des ennemis des cultures ; maitriser la gestion de l’eau par le respect de bonnes pratiques ; planter des variétés locales mieux adaptées etc.
« L’agroécologie, résume Sébastien, nous amène à copier la nature, à essayer de comprendre comment elle fonctionne et à travailler avec elle plutôt que de lutter contre elle. Le regard change complètement. »
L’un des aspects visibles de cette démarche se trouve au ras du sol. Dans le domaine Dupré-Gougon, l’herbe est partout entre les rangs de vigne. « Cette couverture végétale crée une éponge qui absorbe l’eau et le CO2, apportant ainsi au sol les nutriments nécessaires au bon fonctionnement de l’écosystème de la vigne : plantes, champignons et micro-organismes. Profitant de ce système, les vignes deviennent plus autonomes et moins sensibles aux aléas météorologiques, réduisant de ce fait l’intervention humaine. Sans ces couverts, le sol est exposé, s’assèche et perd en richesse minérale et vivante. »
Loin d’être figées, les méthodes de production en agroécologie sont en perpétuelle évolution et nécessitent de l’expérience et de bonnes connaissances. « On a besoin de se former en permanence pour être toujours à niveau sur les différentes thématiques de notre métier et pour pousser toujours la réflexion. Expérimenter et observer nous permettent de progresser sans cesse » note Sébastien.
« Aujourd’hui, conclut-il, on a envie de produire mieux, de consommer mieux. Avec l’agroécologie, on travaille sur la qualité des eaux, de l’air, sur le paysage, sur la biodiversité et c’est au profit de tout le monde ! »
Compatible avec toutes les formes d’agriculture, applicable aux jardins des particuliers, l’agroécologie propose un système pérenne et vertueux, porteur de solutions éprouvées pour s’adapter au changement climatique. Une vraie voie pour l’avenir ?
(*Situé à Saint-Lager, dans le Rhône, le domaine Dupré-Goujon est labellisé en agriculture biologique et travaille en biodynamie)