Ce néologisme est aussi ce que l’on appelle un mot-valise, forgé à partir de deux notions : l’illettrisme et l’électronique. Etroitement lié au concept de fracture numérique, il s’applique aux personnes qui, pour différentes raisons, ne sont pas en mesure d’utiliser les outils – ordinateurs, smartphones, tablettes – et/ou les contenus associés comme se servir d’une appli, remplir un formulaire en ligne, faire ses achats sur des sites de e-commerce. En France, il constitue un réel problème de société car il concerne 17 millions de personnes, soit 13 % de la population (source : INSEE).
Cette inaptitude a plusieurs causes dont certaines peuvent se conjuguer : l’âge, notamment, est un puissant frein, souvent d’ordre psychologique – on connaît des seniors qui sont de vrais geeks. De nombreuses personnes se persuadent que ces ressources connectées ne sont pas pour elles, qu’elles demandent des compétences dont elles se sentent incapables, etc.
Autre facteur pénalisant, important lui aussi, le facteur économique. 16 % des ménages les plus modestes y sont confrontés, contre 4 % seulement des ménages les plus aisés. La crise sanitaire a particulièrement mis cette inégalité en évidence, avec de grandes difficultés matérielles rencontrées par les enfants des familles défavorisées pour pouvoir poursuivre leur année scolaire à la maison
En 2020, le gouvernement s’est emparé de ce sujet, soutenu par un Manifeste remis par France urbaine, l’Assemblée des communautés de France (Acdf) et le réseau des Interconnectés : « Agir face à l’urgence de l’illectronisme ». Cette plateforme de convictions et de propositions a impulsé certaines mesures comme la création des « aidants numériques » pour former les travailleurs sociaux à l’accompagnement des publics éloignés du numérique pour accomplir leurs démarches administratives, et la mise en place de 4 000 « conseillers numériques » sur l’ensemble du territoire pour former les particuliers mais aussi les TPE/PME aux nouveaux usages et pratiques.
En parallèle, le secteur associatif solidaire s’est aussi mobilisé, à l’exemple de Emmaüs Connect, qui intervient pour rendre accessibles les outils numériques aux publics qui en sont éloignés. Le Crédit Agricole Centre-est s’est impliqué à ses côtés et son action a permis de recueillir 3 000 euros qui ont été reversés à l’association. Pour en savoir plus, c’est par ici >>